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HYPNOSE

UNE SUGGESTION ARTISTIQUE DU LÂCHER PRISE


L'hypnose est un EMC induit par des techniques qui diffèrent selon les écoles et non un placebo, donc à distinguer de tout ce qui ne propose que de l'imaginaire (je vous laisse les deviner), ce n'est ni spirituel ni mystique, mais une réalité mentale. La plus grande partie des praticiens sont des plombiers, formés par un simple stage d'apprentissage de l'induction, sans formation universitaire ni grandes connaissances en psychologie, Ils savent faire sans trop savoir ce qu'ils font, mais les résultats des thérapies brèves sont indéniables.
Certaines personnes ne sont pas sujettes à l'hypnose, insensibles aux techniques confusionnelles de Milton et totalement imperméables à toute technique de manipulation, elles resteront toujours en pleine conscience.
Les concepts du conscient, de l'inconscient et des apprentissages, sont lacunaires et loin de correspondre à une quelconque réalité mentale. L'hypnose souffre de manquer de bases théoriques, des connaissances des structures et des mécanismes de fonctionnement du mental humain, raisons pour lesquelles les thérapies se bornent à régler de petits troubles, tels que le surpoids, les phobies, cesser de fumer, etc. Alors que cet état modifié de conscience dans lequel la volonté du patient est effacée et d'autres fonctions actives disponibles, permettrait de travailler dans les structures profondes de la psyché et dénouer des structures toxiques à leur source pour l'amélioration de la santé mentale du patient, grâce à des techniques évidemment invasives, avec l'accord préalable du sujet venu pour échapper à ses souffrances.
Le praticien averti doit se considérer comme un chirurgien à partir du moment qu'il maîtrise toutes les techniques que l'hypnose permet. Il n’opère pas à poitrine ouverte mais à mental ouvert, pour soigner un malade, c'est pareil, sauf que c'est ailleurs et d'une autre nature. C'est pourquoi, j'ai la conviction que l'hypnose a un grand avenir devant elle, mais cela prendra peut-être encore des dizaines d'années avant que ces techniques soient enseignées dans les universités et que l'hypnose soit considérée comme une discipline majeure de la médecine, de la médecine tout court... Et les illusionnistes de spectacle ? Boff, qu'en dire ? Ce n'est pas très sérieux, mais si cela distrait un public d'ignorants, laissons faire.

Je ne suis pas un praticien, ni même sujet à l'hypnose. Je n'ai donc de ce sujet que des connaissances théoriques ajoutées à des conversations avec des pratiquants performants. Et malgré mon expertise dans le domaine du mental humain, j'ai de fortes chances de me leurrer. Je vous prie donc de compléter cette page de commentaires pertinents fondés sur votre expérience personnelle. Merci à tous !


UNE DAME A PEUR DE CONDUIRE SEULE SA VOITURE SANS LA PRÉSENCE DE SON MARI A SES COTES, UNE AUTRE LUI SUGGÈRE D'IMAGINER UN ALLER RETOUR DE CHEZ ELLE SANS SON MARI. CE QU’ELLE FAIT, ET ELLE EST SOULAGÉE DE SA PHOBIE.
Ce dont vous faites le récit est certes, une technique thérapeutique qui a donné des résultats positifs avec cette personne, mais s'il n'y a pas de transe = ce n'est pas de l'hypnose. Il faudrait cesser de parler d'hypnose pour tout et n'importe quoi si nous voulons progresser dans ce groupe d'étude. Nous a été rapporté (pour moi à vérifier) qu'un dialogue libre et spontané avec autrui permettait d'induire une transe, c'est alors une technique d'induction que nous pourrions appeler : induction conversationnelle, et basta, car ensuite la transe ne peut être qualifiée que d'hypnotique quelle que soit la méthode d'induction. Les méthodes d'induction sont multiples, une de plus pourquoi pas ? Ensuite les écoles varient selon les pratiques des thérapeutes avec leurs patients en transe, selon le but recherché. Il est certain que ce n'est pas la même chose que de maintenir un patient en transe pendant une opération chirurgicale et de le soulager d'une phobie. Il y a donc l'école ericksonienne qui pratique d'une certaine façon en cherchant à respecter les valeurs de son fondateur, et d'autres que je connais moins.

Ce que vous avez fait c'est une technique mentaliste, elle ne vous a même pas demandé conseil, vous l'avez ce que les mentalistes appellent : manipulée (verbalement) pour amener cette personne à réfléchir à son problème et à pratiquer ensuite une technique méditative en pleine conscience et non en hypnose (comme vous dites : imaginer dans sa tête). Elle l'a accomplit devant vous en quelques instants, elle aurait pu revenir chez elle, se coucher et faire la même chose en méditant les yeux fermés. Les techniques méditatives en pleine conscience sont distinctes de l'hypnose, c'est ce que je propose à ceux qui me demandent conseil. Pour pouvez simplement dire au souffrant ce qu'il doit faire en méditation, ici = imaginer que. Mais ça peut être du lourd, du complexe, et là vous devez inviter cette personne à se rendre en votre cabinet (ou vous rendre chez elle) pour l'assister et la guider pendant toutes les étapes de la méditation curative. J'appelle ces techniques : des thérapies DMS (Développement Mental Sémantique). Ce n'est pas de la PNL, je précise, ni de la psychanalyse, mais encore autre chose; C'est aussi de la thérapie brève (et même immédiate dans le cas que vous avez rapporté dans ce post). Cela exige que le souffrant suive à la lettre vos suggestions, vos directives, ici : imaginer que. Il peut y avoir des blocages de sa part s'il refuse (car cela met en danger les structures de sa psyché, ses croyances, son éthique, etc) et dans ce cas cela échoue. Mais il y a un recours = c'est l'hypnose, car en hypnose il peut y avoir des interdits du sujet, mais moins de blocages; donc plus de chance de réussir, évidemment c'est très intrusif. Ce que vous rapportez ici est très intrusif, d'une part vous avez manipulé cette personne en interaction sociale avec elle pour qu'elle fasse quelque chose en interrompant son processus de pensée. Ensuite, elle l'a fait. Donc : A (votre dire), implique B (ce qu'elle a fait = imaginer que), implique C (son soulagement et la résolution de son problème). C'est intrusif, mais elle l'a fait volontairement, donc pas de souci, son libre arbitre a été respecté (du moins formellement, car il faut se méfier des mentalistes, hi hi ! ils peuvent vous induire à faire des choses ..., qui peuvent après coup vous surprendre et vous piéger..., volontairement). 

DE L’HYPNOSE
Milton Erickson était essentiellement un bon praticien et non un théoricien, de ce fait cette thérapie manque cruellement de concepts pour définir ce qu'elle est, ce qu'elle fait, et aller plus loin dans ses techniques de soin aux personnes.
Tout d'abord le terme d'état modifié de conscience (EMC) pour qualifier l'hypnose, qui fait référence aux états de veille est inapproprié et confusionnel, il faudrait parler d'état mental. Chaque état mental se caractérise par l'activité des fonctions mentales qui l'induisent (dominantes, en servitude, effacée, exaltée, et leurs multiples nuances). L'état de veille est caractérisé par la dominance de la fonction volontaire, siège du sentiment du moi, alors que dans l'hypnose (comme dans le rêve), elle abandonne son contrôle de notre vie mentale au profit de la fonction analytique, qui dans sa pleine puissance va tenter de résoudre les problématiques comportementales de la personne. Dans ces deux états, la conscience, qui n'est qu'une fonction mentale parmi d'autres est présente, et peut varier en intensité, exaltation, auto réflexion (la conscience d'être conscient) ou au contraire sa réduction à une simple qualité du contenu qu'elle révèle (non conscience d'être dans absorption dans une tâche). Cette perte de contrôle de la fonction volontaire a lieu lors de l'induction, cependant une certaine relation subsiste avec la fonction à laquelle elle a cédé sa place, puisque qu'elle va être amenée à choisir des apprentissages résolutoires que l'analytique propose et que la fonction confiance valide. La difficulté de se souvenir des phénomènes vécus en hypnose est le résultat des principes qui régissent la remémoration. Notre conscience ne s'efface que dans l'état de sommeil profond (mais il existe un état de sommeil profond lucide distinct du rêve lucide).
Les substantifs "le conscient et l'inconscient" sont inappropriés pour décrire nos états mentaux, car la conscience est une fonction distincte, en particulier du moi freudien (la fonction volontaire qui peut être ou non opérative, dominante ou effacée), et l'activité de toute autre fonction peut être révélée comme contenu de notre conscience. Il y aurait donc lieu d'éviter le paradoxe de dire que dans certaines conditions, l’inconscient est conscient et le conscient inconscient de lui-même. Les seules choses auxquelles notre conscience ne peut accéder sont les opérations chimiques et biologiques qui ont lieu dans notre cerveau.
 Au-delà de la clarification conceptuelle de ce que sont les différentes nuances de l'hypnose légère à l'hypnose profonde, et les micros hypnoses partielles que nous pouvons vivre en état de veille, ce qui fait débat chez les praticiens concerne l'intrusion de cette pratique dans les états mentaux des patients. Car l'hypnose peut être dirigée (c'est ce que fait J-J Charbonnier avec ses séances de spiritisme à la Allan Kardec, il n'a pas très bonne presse chez les praticiens, et on peut se demander s'il ne fait pas qu'induire des rêves plutôt que de contacter les esprits des défunts. Cependant, ces séances émotionnelles apportent du soulagement et permettent aux participant d'accomplir plus facilement leur deuil). Nous pourrions croire que plus la transe est intrusive et plus elle sera efficace et pertinente pour aider le patient à vaincre ses troubles psychologiques. Cependant, il faut savoir que les fonctions opératives en hypnose servent au mieux de leurs capacités la globalité de l'entité mentale de l'être que nous sommes, aussi il est souvent préférable de leur donner quelques pistes inductives plutôt que de leur imposer des procédures précises.


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